Après une maîtrise en sociologie à la Faculté Paris VIII, Olivier a voulu rapidement se mettre dans le bain professionnel en poursuivant une formation RH en alternance au sein du Groupe Foncière Régions. Une expérience qui lui a mis le pied à l’étrier, puisqu’après ces deux années, Olivier a fait le choix décisif de s’orienter vers le secteur de la formation professionnelle. Quelques années après, il a d’ailleurs repris ses études en suivant un Master 2 en ingénierie de formation et développement des compétences. 

Pourriez-nous nous parler de votre parcours professionnel avant Lafayette ?

Pendant 7 ans , j’ai travaillé pour UNIFAF qui est un l’OPCA des branches “sanitaire, social et médico-social” à but non lucratif. J’étais chargé de formation, ce qui impliquait que je devais gérer un portefeuille clients. Ensuite, j’ai intégré AGEFOS PME pendant 6 années où j’étais responsable grands comptes et branches. Ma mission principale consistait à accompagner les branches professionnelles dans le déploiement de leurs politiques emploi-formation.

Comment décririez-vous votre poste au sein du cabinet Lafayette ?

Je suis consultant sénior, c’est-à-dire que j’encadre une équipe de consultants junior pour faire en sorte que l’équipe atteigne les objectifs qui ont été fixés en amont. Mon travail repose en partie sur l’accompagnement des organismes de formation (nos clients) où je dois valoriser l’offre de formation et de certification auprès de ces acteurs. Vis-à-vis des branches professionnelles par exemple, ma mission centrale est le développement des compétences de leurs salariés. On travaille surtout pour les observatoires des branches car notre accompagnement passe principalement par eux et aussi parce qu’ils pilotent les projets des branches. Nous leur apportons une expertise globale qui va de la connaissance de l’écosystème autrement dit du “comment chaque acteur de la formation professionnelle s’articule”,  jusqu’au “côté terrain” via la rédaction des référentiels métiers.

Vous venez de mentionner “les branches professionnelles”, quelle évolution pour ces acteurs face à la réforme actuelle qui s’installe ?

A vrai dire, depuis les débuts de mon activité professionnelle, j’ai systématiquement connu des réformes dans ce milieu qu’est celui de la formation (j’ai commencé à travailler en 2000), c’est même la 4ème réforme que je connais. Pour moi, cela traduit un marché en perpétuelles évolutions, qui n’est au contraire pas sclérosé ! Concernant la réforme de la formation actuelle, il s’agit selon moi plus d’une réforme de fond dans la mesure où elle va véritablement bouleverser le monde de la formation. Les branches occuperont d’ailleurs une plus grande place.

De plus, on remarque que tous ces changements s’opèrent dans un contexte de rapprochement des branches, puisqu’on estime qu’ici à 2020, le nombre de branches sera considérablement réduit. Pour ma part, je trouve qu’il est important d’identifier les compétences transverses : en enjeu crucial sur le champs de l’activité de la formation car il permet l’articulation entre les métiers et les secteurs. De nos jours, il existe en majorité des “micro branches” (TPE), ce chantier va permettre d’offrir une meilleure visibilité ainsi qu’une meilleure attractivité en termes de compétences et d’enjeux, ce qui sera bénéfique pour entreprises et les futurs salariés.

On assiste donc à une évolution en filigrane de la formation, où la logique est de regrouper les acteurs par secteur professionnel, et cela passe également par une diminution des OPCA (futurs opérateurs de compétences) qui se spécialiseront dorénavant par secteur d’activité.

Dans quelle mesure la stratégie Lafayette apparaît-elle pertinente sur un tel marché  ?

Comme je le disais dans mes réponses précédentes, le marché de la formation apparaît comme une organisation assez disparate, et du coup très complexe. Si je me mets à la place des organismes de formation et donc de nos clients, on se retrouve face à un secteur plutôt nébuleux où notre métier consiste justement à déjouer et comprendre les tenants et aboutissants du marché de la formation. Ce qui explique d’ailleurs le développement du cabinet Lafayette depuis 10 ans. Il y a 10 ans, notre cabinet de conseil s’est immiscé dans le paysage de l’emploi-formation pour répondre à des besoins identifiés, aujourd’hui encore l’évolution du secteur continue et nous devons répondre à de nouveaux besoins. 

Si je prends l’exemple du digital, on remarque que l’avènement du digital a engendré une adaptation des métiers et l’apparition de nouvelles compétences. Pour prendre un exemple précis, mon équipe et moi avons travaillé récemment pour la fédération de la vente directe où l’objectif était d’élaborer des référentiels métiers et certifications. Nos travaux, alliant “expertise conseil” et étude empirique (méthodes d’enquête), devaient mettre en exergue l’impact du digital sur les métiers de la vente directe. Grâce à une étude qualitative, nous sommes allés chercher nous-mêmes la matière afin de la mettre en perspective avec les outils et référentiels existants. Tout cela dans le but d’obtenir une mise à jour des référentiels au vu de la transformation digitale des métiers.

L’important est de toujours garder une certaine distance, une certaine hauteur lorsqu’on appréhende un sujet face à un client  : ce qui permet finalement d’y ajouter une vision en phase avec la réalité.

Qu’est ce qui vous anime le plus dans la profession de consultant politique emploi-formation  ?

En soutien de ce qu’il vient d’être évoqué, ce que j’aime le plus dans le conseil c’est de pouvoir apporter une expertise extérieure, en quelque sorte neutre au client et ce indépendamment de tout corps professionnel : on a un réel sentiment de liberté en tant que consultant, grâce aux méthodes telles que les études de terrain d’une part, mais aussi grâce à la diversité des clients avec qui nous avons la chance de travailler (écoles, universités, branches, OPCA…). De plus,  je considère mon métier comme valorisant et vertueux dans la mesure où je pense contribuer au développement des compétences et à l’amélioration des conditions des individus. 

Quelles seraient selon vous les qualités requises pour être consultant emploi-formation ?

Je dirais avant tout être à l’écoute des clients, prendre de la hauteur sur les divers enjeux et thématiques, le pilotage des projets forcément, la qualité d’animation aussi car nous devons mener beaucoup de réunions (avec différents acteurs) et réaliser également des entretiens. 

Enfin comme je le disais, il faut savoir s’adapter à toutes sortes d’acteur de la formation, tout en sachant vulgariser son discours (le jargon de la formation et de l’ingénierie pédagogique pouvant être parfois très dense et très technique pour ses interlocuteurs).

 

Olivier Erramoun, consultant politique emploi-formation

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